Les films sont souvent sources d’inspiration pour les écrivains. Celui-ci, une fois n’est pas coutume, est en relation directe avec le processus d’écriture puisqu’il traite de la difficulté à transmettre une scène par les mots. C’est une question que se pose évidemment tout écrivain : comment transmettre une scène avec la bonne distance ? Et la réponse ici est apportée par les seuls qui peuvent finalement y répondre avec objectivité : les malvoyants.
« Vers la lumière » de Naomi Kawase parle du travail minutieux et patient qu’il faut déployer pour choisir les mots, de la difficulté à nommer et susciter des émotions, à dévoiler une forme de visible tout en ne la figeant pas dans une interprétation unique. On comprend que l’exercice est difficile quand on assiste à la confrontation entre une audio-descriptrice de films, Misako, et des malvoyants qui critiquent son travail pour l’aider à faire évoluer son texte. Les malvoyants ont, comme on peut l’imaginer, une imagination féconde, une capacité à ressentir des émotions avec peu de mots. Ils ont une sensibilité exacerbée, et leur imagination est leur seul ressort pour donner corps à une scène. Ils ne disposent pas de leurs cinq sens et sont dotés d’une hypersensibilité auditive pour compenser la cécité qui les paralyse. Ils sont avides de sensations ; ils ont besoin de mots justes et ils sont impitoyables quand la description de cette audio-descriptrice s’apparente à une transmission simpliste de sentiments. Ils le lui font remarquer avec leurs mots. Sans détour. Un très bon film donc dans lequel Naomi Kawase nous livre sûrement ici ses doutes d’écrivain. D’autres thèmes plus classiques comme la perte, du temps qui passe, sont abordés, mais ce n’est pas ce qui a retenu on attention.
« Vers la lumière » de Naomi Kawase parle du travail minutieux et patient qu’il faut déployer pour choisir les mots, de la difficulté à nommer et susciter des émotions, à dévoiler une forme de visible tout en ne la figeant pas dans une interprétation unique. On comprend que l’exercice est difficile quand on assiste à la confrontation entre une audio-descriptrice de films, Misako, et des malvoyants qui critiquent son travail pour l’aider à faire évoluer son texte. Les malvoyants ont, comme on peut l’imaginer, une imagination féconde, une capacité à ressentir des émotions avec peu de mots. Ils ont une sensibilité exacerbée, et leur imagination est leur seul ressort pour donner corps à une scène. Ils ne disposent pas de leurs cinq sens et sont dotés d’une hypersensibilité auditive pour compenser la cécité qui les paralyse. Ils sont avides de sensations ; ils ont besoin de mots justes et ils sont impitoyables quand la description de cette audio-descriptrice s’apparente à une transmission simpliste de sentiments. Ils le lui font remarquer avec leurs mots. Sans détour. Un très bon film donc dans lequel Naomi Kawase nous livre sûrement ici ses doutes d’écrivain. D’autres thèmes plus classiques comme la perte, du temps qui passe, sont abordés, mais ce n’est pas ce qui a retenu on attention.
Une histoire d’amour lie l’audio-descriptive à un malvoyant, un photographe qui perd progressivement la vue. Tandis qu’elle ouvre les siens sur le monde des malvoyants. Naomie Kawase emploie des images fortes pour illustrer cet amour : il lui offre une photo très particulière. Elle lui demande de partager avec elle des souvenirs visuels de ses photos qui lui rappellent son père disparu et son passé elle. J’ai moins aimé le plans trop serrés au mouvement saccadé, comme je regrette les phrases trop hachées dont abusent les écrivains pour donner un style haletant à leurs récits. Les plans serrés sur les visages sont saisissants ; on voit les creux, les irrégularités, les pores, la peau qui se colore ; le maquillage ou peut-être l’absence de maquillage met en scène des visages sur lesquelles l’émotion est visible, des personnages attachants.