Lumière

De pierre polie, l’escalier
hisse nos ombres, assemble
nos corps jusqu’au vestibule
clos. Coulisse
la porte silencieuse
d’où le Miracle d’Or
inverse la nuit
noire.

Les gardiens glissent sur les parois
escortés par une armée de lucioles,
me disent que depuis toujours, se joignent
aux hommes une étoile.

Les trésors d’ivresse,
coupe de vin de Jahangir
et ses versets mystiques de jade
néphrite, calligraphie arabe,
cristaux minuscules de pierre dure,
poussière d’or jetée depuis les lumières
persanes et ces figures aux yeux impérieux
de la taille d’un doigt dont les iris irradient
toutes les ombres devenues UNE.

La sculpture blanche sortie
de la main d’un artiste, à
4500 ans d’ici, disent-ils, si loin ?
Mains sur les seins, corps animé de la
taille d’une paume, courbure épurée blanche
immaculée, Modigliani en 2500 avant J.-C. ?
Le jade fécond, une renaissance précisent-ils,
et l’obsidienne des yeux
scrutant les étoiles millénaires comme les gardiens,

ressurgissent
« Les sources d’émerveillement de nos ancêtres préhistoriques »
de L’enfance de Parker
me dit que depuis
toujours, toujours le geste
protège ce qui s’offre à
la paume, et la paume rassasiée descend
le long de la corde de velours du
lustre, rejoint le monde d’en bas
et le ciel quadrillé de cette

lumière,
gardienne de nos pas.

Poème écrit à la suite de la visite de la collection Al Thani de l’Hôtel de la Marine

https://www.instagram.com/p/Chwg1N_o0cy/

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